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| Auteur : Reby Redfox | ||||||||||
Rating : 
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| Statut : Terminée | ||||||||||
| Nombre de Chapitres : One-shot | ||||||||||
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À l’ouest de Minstrel, dans les plaines du Lieder, là où le vent n’épargne ses lamentations qu’au milieu de l’étendue encore bercée par la lumière d’une lune pâle, une jeune fille court. Quelques volutes d’air chaud se matérialisent devant sa bouche avant de disparaître. Le vent souffle dans tous les sens autour d’elle, jouant furieusement dans ses cheveux détachés et insinuant ses plaintes continues à travers ses oreilles.
La jeune fille s’arrête, inspire et expire au rythme du martèlement infernal que crée le vent dans sa tête. Son cœur cogne fort, résonne dans ses tempes et cherche à s’extraire de sa poitrine. La tête lui tourne. Elle s’accroupit, enfouissant le visage dans ses genoux, ne laissant de prises au vent que ses cheveux et sa jupe. Elle ferme les yeux et serre contre elle un petit sac en toile de couleur rose clair avec des marguerites brodées dessus ; un cliquetis s’entend lorsqu’elle étreint plus fermement le sac.
La jeune fille se relève soudainement. Les bourrasque de vent continuent de lui fouetter le visage. Elle tourne la tête et scrute la partie de plaine qui s’étend derrière elle, mais la nuit faiblement éclairée par l’astre sélénien ne lui procure que peu de visibilité. Elle entr’ouvre le petit sac, sort puis tend d’un mouvement vif une clef argentée dont l’anneau porte une empreinte de chat.
- Ouvre-toi ! Porte du Chat ! Felis !
La clef s’illumine et de légers nuages de poussières s’élèvent en cercle autour de la jeune fille. Une créature humanoïde velue et habillée d’un ensemble foncé apparaît devant la clef et s’incline devant la jeune fille. La constellationniste sourit en observant les difficultés que rencontrait son compagnon pour maintenir sa faluche en place, puis pointe son doigt vers la plaine qui s’étend derrière elle.
- Ils sont arrêtés, dame Qaylla. Je crains qu’ils ne vous aient vue m’appeler car leur orbe oculaire pointent dans notre direction. Ils se remettent en route.
- Viens.
Qaylla reprend sa course en compagnie de l’Esprit qui retire finalement son couvre-chef pour le tenir à la main. Elle maintient fermement le petit sac contre sa poitrine.
- Ils se rapprochent, dame Qaylla.
La jeune fille peine à déglutir dans sa course. Elle perçoit les vibrations que produisent les pas de ses poursuivants. Une gerbe d’éclair vient soudain courir sur son côté gauche, s’écrasant brutalement en une explosion sur un rocher ; d’autres suivent, et Felis et elle tentent d’esquiver les morceaux de roches projetés.
Un éclair vient se briser devant eux en leur intimant l’ordre de s’arrêter. Qaylla et Felis s’immobilisent, dos à dos. Felis remet sa faluche tandis que Qaylla serre davantage le petit sac contre elle. Le groupe qui les poursuivait les entoure. Les hommes pointent vers eux des bâtons magiques et des épées. Parmi eux se détache un homme immense, très fin, qui joue avec l’un de ses couteaux. Qaylla sent la présence de Felis dans son dos, tout comme son cœur qui peine à stabiliser ses battements alarmants. Elle a peur, et Felis et l’homme qui avance à sa rencontre le savent.
Le groupe s’est arrêté dans l’Œil du Lieder, la zone que les gémissements du vent ne peuvent atteindre. Tout est calme et silencieux. L’aube commence à poindre.
| Thème de Qaylla GREEN CLOUDS - Trance Celtica |
Qaylla est à terre, un genou au sol, face aux sbires de l’homme fin. Felis et Vespa sont quelques mètres plus loin, encerclés par des adversaires. Chacun est comme figé, personne ne fait le moindre mouvement. Tandis que les corps haletant profitent pour récupérer des attaques, des regards colériques, victorieux et inquiets sont rivés vers l’homme fin. Il agite de sa main gauche le petit sac de toile rose de Qaylla. Il dénoue le cordon qui le fermait et répand son contenu sur le sol. Les clefs de Felis et de Vespa s’entrechoquent avec la bague magique qui contrôle la magie des lois planétaires.
- Deux clefs célestes et une bague maudite… très puissante… Ces objets ne devraient pas être en ta possession.
L’homme fin ramasse les deux clefs. Il les observe un moment, souriant de voir Qaylla trembler, puis il saisit son couteau et commence à titiller les artefacts avec la lame.
- Cette lame, forgée dans un antique minerai, est capable de trancher n’importe quel objet magique et de le faire disparaître. Elle m’a été léguée par ma mère à qui j’ai juré de traquer tous ces chiens de Samudrans, Archeliens, Nirveats, ou quel que soit votre appellation.
Un sourire mesquin et mauvais accroché aux lèvres, l’homme fin se penche vers Qaylla.
- Votre peuple ne mérite aucune reconnaissance. Vos magies si « exotiques » n’ont fait qu’apporter la discorde et la peur à ce pays tandis que vous tourniez le dos aux malheurs que vous causiez. Comme les responsables ne sont plus là, ce sont leurs descendants qui vont payer pour les êtres précieux qu’ils ont détruits. Dans ton cas où les Esprits te sont chers, nous allons donc faire la même chose que tes ancêtres.
L’homme fin se relève dans un mouvement rapide. Qaylla écarquille les yeux et hurle.
- Ces clefs sont les dernières de ces Esprits ! Si vous les détruisez, ils ne pou-
L’homme tranche les clefs d’un coup sec.
- NON !
Il laisse les artefacts tomber aux pieds de Qaylla : la jeune femme, pleurant et maintenue par la puissante poigne des sbires, voit impuissante les deux clefs fondre et disparaître sous ses yeux noyés de larmes amères. Elle lève la tête vers Vespa et Felis, mais les deux Esprits ont déjà disparu.
- Vespa… Felis…
Qaylla sent une colère inconnue monter en elle, elle la sent envahir complètement son corps et son esprit. Tout son être bouillonne d’une rancune dévastatrice qui ne cherche qu’à s’exposer au grand jour.
- Patron… regardez la bague !
- Quoi ? réagit l’homme fin en se retournant brutalement.
La bague magique irradie une vive lumière couleur cuivre. L’éclat s’intensifie et parvient jusqu’à Qaylla, non aveuglée, déterminée et qui garde les yeux grand ouverts. Une boule d’énergie s’envole soudain depuis l’objet qui explose et fonce vers Qaylla : les hommes reculent en voyant la jeune fille dégager une singulière aura après avoir absorbé la magie de la bague.
- Compris, déclara la jeune constellationniste tandis que son regard brûle d’une flamme dorée.
Qaylla se relève d’un saut et bondit sur l’homme fin qu’elle griffe au visage avant de se propulser vers les sbires.
- Météore, murmure-t-elle.
L’aura qui émane de Qaylla se dore pendant que la jeune femme fonce à pleine vitesse vers quelques compagnons de l’homme fin, les percutant violemment avant de freiner sa course dans un nuage de poussière. Des éclairs fusent des bâtons magiques qui s’élancent de manière reptilienne vers l’emplacement de Qaylla.
- Veneri Victoria.
Les éclairs s’écartent subitement autour du corps de la constellationniste qui s’élance de nouveau à folle vitesse vers ses attaquants. Elle prend appui sur l’un d’eux et met à terre les autres grâce à des enchaînements acrobatiques lumineux. Qaylla tournoie sur elle-même, échappant aux attaques lancées par les ennemis et atterrit devant l’homme fin.
- Qui es-tu ?! s’égosille-t-il en esquivant l’attaque de la jeune fille.
- Je suis Qaylla, fille descendante de l’antique peuple de Samudra. Algameste, la magie samudranne qui était dans la bague, est puissante et a fusionné avec mon corps car elle se sentait menacée. La bague permettait de contrôler la puissance des sorts, des sorts à présent totalement libérés de leur joug. Vous avez voulu vous venger des Samudrans en vous attaquant à moi ; dans ce cas, je vais venger Felis et Vespa en ne laissant de vous que des cendres !
Qaylla s’entoure de son aura dorée et reprend sa course vers l’homme fin, défaisant quelques uns de ses hommes au passage. L’homme fin bondit : une quantité de magie violette se crée dans ses mains en cercle à partir desquelles s’échappent des lianes de feu indigo brillantes. Les lianes foncent sur Qaylla qui en esquive une mais qui ne peut empêcher les trois autres de venir s’enrouler solidement autour de ses chevilles et de son poignet droit. L’homme fin jubile et lui envoie une formidable salve de feu magique.
- Purple Flame !
L’attaque touche la jeune fille qui réapparaît du nuage de fumée quelques instants après, toussotante et couverte de taches de brûlure.
- Résistante ! s’exclame l’homme fin avec un méchant sourire. Alors, encaisse ça !
Qaylla bondit en tournoyant autour du lien qui retient son poignet pour éviter les boules de feu indigo lui fonçant dessus, et coupe d’un coup vif et lumineux les lianes violettes flamboyantes qui la maintiennent. La voyant de nouveau libre, l’homme fin s’empresse d’envoyer de nouvelles salves de feu et de lianes, mais Qaylla se propulse vers lui et virevolte entre ses attaques pour venir lui asséner un coup de pied chargé d’énergie lumineuse. L’homme fin pare mais la puissance le fait tout de même reculer : sans en être déstabilisé, il saisit la cheville de Qaylla, surprise, et se sert de son élan pour la renvoyer violemment. La jeune fille s’écrase à plusieurs mètres, créant un important nuage de poussière.
- J’ai dit que je me vengerai, déclare l’homme fin en s’avançant vers elle, son brasier indigo flamboyant dans sa paume, et je fais toujours ce que je dis.
- Tu ne peux pas comprendre…
L’homme fin s’arrête et scrute le nuage de poussière qui commence à se dissiper et, petit à petit, distingue la silhouette debout de Qaylla. Les yeux perlés de la jeune fille n’étaient que deux billes dorées.
- Tu ne peux pas comprendre si tu ne fais d’effort que pour détruire sans chercher à connaître !
L’aura de la constellationniste souffle la poussière restante lorsqu’elle s’élance vers l’homme fin.
- Ultra Météore !
Le corps de Qaylla irradie d’une lumière aveuglante tandis que la vitesse de la jeune fille s’accroît davantage, sa trajectoire ciblée vers l’homme fin. Celui-ci n’a pas le temps de réagir que Qaylla est déjà devant lui, le regard emplie d’une ire ardente.
- Urano Metria !
Une explosion lumineuse intense se crée immédiatement sur l’homme fin. Lorsqu’elle disparaît, Qaylla est seule debout dans les plaines du Lieder, le visage éclairé par les premiers rayons de soleil du matin.
Ramassant la bague, elle se remet en route.